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Voeux du Président pour 2018
2018 sera une année intense en pédagogie
Chers lecteurs,
Depuis plusieurs décennies, l’Aide Publique au Développement destinée à l’Afrique Subsaharienne a maintenu majoritairement la même approche : prêter aux villes et donner aux campagnes. L’objectif, louable, était de financer « gratuitement » les infrastructures destinées à fournir aux plus pauvres les services essentiels : eau, énergie, assainissement, santé, éducation.
Le bilan de ces actions en milieu rural subsaharien est aujourd’hui malheureusement très médiocre pour la raison bien connue que l’entretien de ces infrastructures n’a jamais réellement été pris en compte de manière efficace. D’innombrables équipements se sont ainsi retrouvés à l’abandon au bout de quelques années. Bien pire encore, ce gâchis financier se double d’un drame social masqué par des statistiques qui, ne prenant en compte que l’existence des systèmes et non leur fonctionnement effectif et durable, ne traduisent en rien la réalité souvent tragique du terrain.
L’AFRIQUE RURALE S’EST ENGLUEE DANS UN FATALISME ET UN ATTENTISME DELETERES
Ce constat déjà très négatif est encore aggravé par les comportements induits par ces politiques d’assistanat. En effet, considérées par beaucoup comme incapables de financer les services de base et donc traitées comme un simple facteur de coût, les populations rurales se sont engluées dans un fatalisme et un attentisme délétères. Elles le payent d’autant plus cher que la raréfaction de l’aide publique vient aujourd’hui les priver des financements auxquels elles étaient habituées.
Pourtant, l’engouement suscité par la téléphonie mobile a démontré à quel point, même en milieu rural, les populations sont prêtes et capables de financer des services dont elles ont besoin à la condition qu’ils fonctionnent. Ce qui est vrai pour le téléphone le sera pour des services aussi primordiaux que l’eau et l’énergie.
CONSIDERER L’AFRIQUE RURALE COMME UN VERITABLE ACTEUR ECONOMIQUE
Il est donc grand temps de considérer le monde rural comme un véritable acteur économique en Afrique. Plus de la moitié de la population du continent y vit encore et, plutôt que de déplorer sa prétendue incapacité à s’adapter aux règles de l’économie de marché, il est de notre devoir de lui proposer des modèles adaptés à son contexte, notamment géographique et financier.
L’objectif est de permettre à ces populations rurales, dispersées et peu monétarisées, de disposer de services fonctionnels, en eau et énergie notamment, à un coût qui leur soit accessible. Elles retrouveront ainsi progressivement leur liberté de choix et la dignité qu’une aide mal conçue leur a fait perdre depuis trop longtemps.
2017, UN TOURNANT DANS L’HISTOIRE DE L’ACCES A L’EAU POTABLE EN AFRIQUE
2017 marque un tournant dans l’histoire de l’accès à l’eau potable en Afrique Subsaharienne. Notre jeune filiale UDUMA, le premier opérateur privé proposant aux villageois d’assurer la pérennité du service de l’eau en le payant à la consommation, vient en effet de signer son premier Partenariat Public Privé. Plus de 500 000 Maliens vont en bénéficier à partir d’avril 2018 et pendant les 15 prochaines années, a minima.
Les gouvernements de l’Afrique Subsaharienne sont attentifs à l’offre de délégation de service public proposée par UDUMA. Mais, le passage du paradigme de « l’achat ponctuel d’infrastructures » au paradigme de la « délégation du service de l’eau potable à un acteur privé » ne se fait pas en un claquement de doigts. Il est nécessaire de travailler main dans la main avec l’ensemble des parties prenantes, d’expliquer et de rassurer.
2018 sera donc une année intense en pédagogie autour du modèle de gestion « UDUMA » et ses vertus : accès universel à l’eau potable, amélioration de la santé publique et créations d’emplois. Cette passionnante démarche sera rapidement, j’en suis convaincu, couronnée de succès.
Je vous souhaite mes Meilleurs Vœux pour cette Année 2018 !
Amicalement
Thierry BARBOTTE
Président, ODIAL SOLUTIONS